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© Breffni_BOLZE
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02 avril 2019

Un Centralien à l'assaut des déchets du mont Mustagh Ata (7546m)

Breffni Bolze (ECL 1999) est ingénieur en environnement et spécialisé dans la gestion des déchets au sein du groupe cimentier familial VICAT où il travaille depuis 14 ans. Un engagement qui va largement au-delà de ses heures de bureau. Ce champion d’apnée (il détient le record d’Irlande indoor avec une distance de 175m en monopalme), aime aussi prendre de la hauteur au travers de ses expéditions de nettoyage sur les sommets perchés aux 4 coins de la planète.


Ainsi, après avoir nettoyé le camp de base du Mont Dhaulagiri (8167m, Népal) à 3 reprises en 2001, 2002 et 2003, fait de même avec une voie d’ascension de l’Aconcagua (6962m, Argentine) en 2008, et évacué près de 2 tonnes de déchets du Mont-Elbrouz (5642m, Russie) en 2014, Breffni et son fidèle acolyte d’expédition Philippe Goitschel (ex champion du monde ski de vitesse) ont décidé l’été prochain de s’attaquer au Mustagh Ata situé en Chine à 7546 m d’altitude, la plus haute montagne du monde à se gravir à skis.

Objectif annoncé, réussir à atteindre le sommet et nettoyer au passage une montagne particulièrement fréquentée en raison de sa relative facilité d’accès. Breffni Bolze :
« Dans le milieu de l’alpinisme de haute montagne, le mont Mustagh Ata permet de se tester avant de tenter un 8000 – L’endroit est notamment fréquenté l’été avec, d’après les guides avec lesquels on a pu échanger, énormément de déchets qui jonchent le camp de base et les camps d’altitude.»

© Anthony_NICOLAZZI nettoyage du mont Elbrouz

Le groupe composé pour le moment de 4 personnes : Philippe Goitschel, Breffni Bolze, un photographe et une volontaire. L’équipe sera encadrée par Bernard Muller, guide de haute-montagne à Chamonix, une référence pour les expéditions himalayennes et polaires.

L’expédition prévoit de ramasser pas moins d’une demie tonne de déchets le tout entre 5000 et 7000 mètres d’altitude ! Un effort à couper le souffle, surtout qu’il leur faudra redescendre au fur et à mesure tous ces sacs jusqu’au camp de base.

Sur ce point, notre Centralien a déjà une solution en tête : «Une partie de notre budget nettoyage va servir à financer le transport des déchets jusqu’au camp de base à dos de sherpas. Ces derniers sont payés habituellement pour monter des charges et pour une fois, ils ne redescendront pas à vide ! On prévoit ensuite de financer un convoi de dromadaires pour transporter ces sacs jusqu’à la route où un camion sera chargé de les acheminer vers un centre de traitement. »

© Anthony_NICOLAZZI - mont Elbrouz

Un travail digne d’un Sisyphe de haute montagne, surtout quand on connaît la faculté de l’homme à laisser derrière lui des traces indésirables de son passage. Une mauvaise habitude qui touche aussi malheureusement les alpinistes censés être proches de la nature : « Si en France et plus globalement en Europe les montagnes sont plus propres qu’il y a quelques années, un sommet comme celui du Mont-Elbouz est redevenu un dépotoir 4 ans seulement après notre passage ».

Au-delà de l’impact visuel que l’on peine à imaginer, il existe aussi une pollution plus profonde due aux piles et autres batteries abandonnées sur place : « Sur le Mont-Elbouz, on a même retrouvé des batteries de moto-neige ! La plupart du temps, ce sont les piles et autres accus qui posent problème. A titre d’exemple, une pile peut ainsi polluer jusqu’à 1 m3 de terre et 400 litres d'eau pendant 50 ans ! ».

D’ailleurs, l’expédition prévoit de rapporter en France les déchets les plus polluants qui ne pourront pas être recyclés sur place, afin de garantir un traitement respectueux de l’environnement.

L’action de Breffni et de ses acolytes est aussi symbolique et a vocation de devenir un support de sensibilisation grâce aux images capturées sur place. Celles-ci rappelleront à chacun, particuliers et entreprises, que la prise de conscience écologique n’est qu’une première étape qui n’aura de sens que si elle est suivie par des actes au quotidien. « Quand on jette un œil à nos rivières ou nos bords de route, on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir pour changer les comportements » précise encore Breffni.

© Anthony_NICOLAZZI - mont Elbrouz

Pour appuyer ce message, de nombreuses actions de communication sont prévues dans la foulée de l’expédition, que ce soit au travers d’une couverture médiatique pluri-supports, de conférences auprès des sociétés partenaires privées comme publiques, ou d’expos et de projections de leur aventure.

Aventure qui se cherche encore aujourd’hui des sponsors afin de les accompagner financièrement (budget total visé de 25k€) et des volontaires pour les aider à nettoyer le Mont Mustagh Ata.

Notez au passage que les dons des entreprises sont défiscalisables à hauteur de 60 % en raison du partenariat noué avec l’ONG Mountain Wilderness, association internationale de protection de la montagne qui gère les fonds liées à l’expédition.

Si ce projet vous intéresse, vous pouvez contacter directement Breffni BOLZE : b.bolze@gmail.com et suivre le projet sur la page Facebook « Expédition environnementale au Mustagh-Ata »

Auteur

Depuis 2021 : Directeur du Développement de CIRCULère (filiale VICAT)
Depuis 2005 : Responsable Combustibles et Matières de Substitution chez VICAT
2001-2005 : Eco-Emballages (rebaptisé CITEO en 2017)
1999-2001 : AgroParisTech ENGREF
1996-1999 : Ecole Centrale de Lyon Voir les 2 autres publications de l'auteur

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